Le Château Lafite Rothschild est un domaine viticole du Médoc d’une superficie de 178 hectares, dont 103 ha de vignes, situé sur la commune de Pauillac bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée du même nom. Porteur d’une longue tradition viticole initiée en 1620 et Premier Cru Classé en 1855, le Château Lafite Rothschild est un étendard emblématique de l’appellation Pauillac sur la Rive Gauche de Bordeaux.
Les vignobles de Lafite sont plantés d’environ 70% de cabernet sauvignon, 25% de merlot, 3% de cabernet franc et 2% de petit verdot. L’assemblage Lafite est principalement composé de 80% de cabernet sauvignon et de 20% de merlot, et le vin est élevé pendant 18 à 20 mois dans des fûts de chêne neufs à 100% fabriqués par ses propres tonneliers. Lafite est le seul domaine bordelais à posséder sa propre tonnellerie.
La production annuelle moyenne du Château Lafite Rothschild varie de 15 000 à 20 000 caisses de vin par an, selon le millésime. Il y a un second vin, Carruades de Lafite, qui en raison de son nom et de son association avec le Grand Cru, est également devenu extrêmement prisé par les collectionneurs. Carruades de Lafite tire son nom d’une partie spécifique de leur vignoble qui se situe près de Mouton Rothschild.
L’histoire
Mariages, successions et ventes, Lafite a changé de mains à de nombreuses reprises au cours des siècles. Alexandre de Ségur et son fils Nicolas-Alexandre ont été les premiers responsables de l’expansion du vignoble. Il faut souligner qu’ils ont contribué à maximiser la puissance pécuniaire du domaine au début du 18e siècle. Toutefois, la génération suivante de la dynastie Ségur n’est pas aussi méticuleuse dans la gestion des Châteaux. Entre 1784 et 1816, le domaine est mis en vente pas moins de six fois, avant de tomber entre les mains de la famille Vanlerberghe. Sous propriété néerlandaise durant un demi-siècle, Lafite continue à prendre de l’ampleur. La classification de 1855 positionne le Lafite comme le premier producteur du Médoc, jusqu’à la mort d’Aimé Vanlerberghe.
Le régime a surmonté la guerre et la dépression économique, en plus de la «Grande brûlure du vin français», à la fin du XIXe siècle, où plus des deux tiers de toutes les vignes françaises auraient été détruites. Le domaine a même été occupé par les forces allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale, mais le baron Elie de Rothschild en a repris possession en 1945. Lafite Rothschild a depuis atteint la cote Parker de 100 points pour 9 millésimes différents.
La réputation de Château Lafite
Tout d’abord, la marque marque Lafite Rothschild bénéfice d’une réputation enviable parmi les œnophiles. Le nom lui-même évoque immédiatement la grandeur, synonyme du summum de la vinification que Bordeaux peut offrir. Son étiquette est reconnue par tous les passionnés de vins, nouveaux ou anciens. Pendant plus de 30 ans, Lafite a prospéré sous la direction du baron Eric de Rothschild. Ce dernier a cimenté la place de la marque au sommet de la hiérarchie des vins fins. Habilement aidé dans les caves par le légendaire vigneron Charles Chevalier, le duo a livré un héritage précieux.
Par la suite, l’année 2017 a été marquée par un changement de garde, la fille du baron, Saskia de Rothschild, prend la direction en tant que présidente. Au même moment, Jean-Guillaume Prats, un opérateur estimé à la fois à Bordeaux (de son passage au domaine voisin Cos d’Estournel) et dans le monde des vins fins (en tant que chef de la branche vin internationale de LVMH), est devenu le nouveau PDG remplaçant le Christopher Salin sortant. Eric Kohler, a également repris les responsabilités viticoles de Charles Chevalier en 2016 lorsqu’il est devenu directeur technique.
Ce qu’en disent les experts
En ce qui concerne du nombre total de récompenses « parfaites » de Robert J. Parker, Lafite est sans égal. D’ailleurs, il se positionne tout juste derrière Petrus dans toute la région de Bordeaux sur la rive gauche. Parmi les régions viticoles de l’Ancien Monde, il y a une poignée de vignobles qui verront leurs notes de dégustation considérées comme éthérées, ce qui n’est pas le cas de Lafite.
En outre, ce qui est étonne toujours de Lafite n’est pas le nombre de 100 points que le grand vin atteint, mais la régularité et la constance des notes. Il faut savoir que dans les 16 millésimes depuis 1995, Lafite a une note Parker moyenne de 96,5 ! Ce n’est pas tout! Il suffit de prendre exemple de James Suckling qui a attribué la note 95,77 et Jancis Robinson, experte reconnue pour sa critique vigoureuse, qui a accordé une moyenne de 18,27 (sur 20) pour la même période.
Un soir, Eric de Rothschild avait réuni à dîner quelques-uns de ses amis et un vin superbe leur a été servi. Un convive demanda au maître d’hôtel le millésime de cet exceptionnel Lafite Rothschild. Le maître d’hôtel affirma « c’est un 87 ». Le convive lui rétorqua qu’un 1987 n’était pas a priori de ce calibre, le millésime 1987 n’étant pas exceptionnel. Le maître de maison répondit amusé « le vin goûté est bien un 87, un 1887…! » Une preuve que même plus de 100 ans après sa mise en bouteille, le Lafite Rothschild peut se révéler toujours aussi extraordinaire.
Le Lafite Rothschild en dégustation
Le grand vin de Lafite n’est jamais le plus démonstratif des vins de Pauillac. Mais c’est davantage sa finesse exceptionnelle qui s’exprime après 15 à 30 ans de garde qui en fait un vin à part, à la hauteur de son rang de Premier Grand Cru classé. Doté d’une complexité aromatique fabuleuse, il exhale notamment un arôme de cèdre caractéristique qui le rend si prisé par les amateurs. Les grands millésimes de Lafite semblent être capables de défier les décennies et ne jamais mourir. Château Lafite Rothschild est mieux servi à 15.5 degrés, 60 degrés Fahrenheit. La température fraîche donne au vin plus de fraîcheur et d’allant.
Accords mets et vin suggérés avec le Lafite Rothschild
Pour accompagner ces vins, il faut des mets d’exceptions – un agneau de lait rôti au thym, un chevreuil sauce grand veneur, ou encore des cailles rôties aux châtaignes. Plus généralement, ce vin est délicieux accompagné de viandes rouges et de gibier. Un plat incontournable demeure cependant la côte de bœuf maturée et cuite aux serments de vignes.